Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Les coeurs s'approchent l'un de l'autre ...

Publié par (jardinier de Dieu sur 6 Juin 2010, 22:04pm

Catégories : #Ste Marie




[…] Regardons son image ! Une femme d’âge moyen avec les paupières alourdies de beaucoup de pleurs et en même temps le regard dirigé vers le lointain, comme si elle était en train de méditer dans son cœur sur tout ce qui était arrivé. Sur ses genoux repose le corps inanimé du Fils ; elle l’étreint délicatement et avec amour, comme un don précieux. Sur le corps dénudé de son Fils, nous voyons les signes de la crucifixion. Le bras gauche du Crucifié tombe verticalement vers le bas. Peut-être cette sculpture de la Pietà – comme était souvent l’usage – était placée à l’origine au-dessus d’un autel. Ainsi le Crucifié renvoie avec son bras allongé à ce qui se passe sur l’autel où le Saint Sacrifice accompli par lui est rendu présent dans l’Eucharistie.

La position du Crucifié est une particularité de l’image miraculeuse d’Etzelsbach. Dans la plupart des représentations de la Pietà, Jésus mort gît avec la tête vers la gauche. Ainsi, l’observateur peut voir la blessure du côté du Crucifié. Ici, à Etzelsbach, au contraire, la blessure du côté est cachée, puisque le corps, précisément, est orienté vers l’autre côté. Il me semble que dans cette représentation se cache une signification profonde, qui se révèle seulement dans une contemplation attentive : dans l’image miraculeuse d’Etzelsbach, les cœurs de Jésus et de sa Mère sont tournés l’un vers l’autre. Les cœurs s’approchent l’un de l’autre. Ils échangent mutuellement leur amour. Nous savons que le cœur est l’organe de la sensibilité plus profonde pour l’autre comme il est également l’organe de la compassion profonde. Dans le cœur de Marie se trouve l’espace pour l’amour que son divin Fils veut donner au monde.

[…] En Marie, Dieu a fait tout concourir au bien et ne cesse de faire en sorte qu’à travers Marie, le bien se diffuse par la suite dans le monde. De la Croix, du trône de la grâce et de la Rédemption, Jésus a donné aux hommes comme Mère sa propre Mère Marie. Au moment de son sacrifice pour l’humanité, Il rend Marie, d’une certaine façon, médiatrice du flux de grâce qui vient de la Croix. Sous la Croix, Marie devient compagne et protectrice des hommes sur leur chemin de vie. Comme l’a formulé le Second Concile du Vatican : « Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse » (Lumen gentium, 62). Oui, dans la vie nous passons par des hauts et des bas, mais Marie intercède pour nous auprès de son Fils et nous aide à trouver et à nous ouvrir à la force de l’amour divin.

Notre confiance dans l’intercession efficace de la Mère de Dieu et notre gratitude pour l’aide dont nous faisons toujours de nouveau l’expérience, portent en elles d’une certaine façon, l’impulsion à pousser la réflexion au-delà des nécessités du moment. Que veut nous dire vraiment Marie, quand elle nous sauve du danger ? Elle veut nous aider à comprendre l’étendue et la profondeur de notre vocation chrétienne. Avec une délicatesse maternelle, elle veut nous faire comprendre que toute notre vie doit être une réponse à l’amour riche en miséricorde de notre Dieu. Comme si elle nous disait : comprends que Dieu, qui est la source de tout bien et ne veut rien d’autre que ton vrai bonheur, a le droit d’exiger de toi une vie qui s’abandonne entièrement et avec joie à sa volonté et qui mette tout en œuvre pour que les autres fassent de même. « Là où il y a Dieu, là il y a un avenir » ! En effet : là où nous laissons l’amour de Dieu agir totalement sur et dans notre vie ; là, le ciel est ouvert. Là, il est possible de modeler le présent de façon à ce qu’il corresponde toujours plus à la Bonne Nouvelle de Notre Seigneur Jésus Christ. Là, les petites choses de la vie quotidienne ont leur sens, et là, les grands problèmes trouvent leur solution.

Avec cette certitude nous invoquons Marie, avec cette certitude nous croyons en Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu. Amen.

Benoît XVI

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2011/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20110923_vespers-etzelsbach_fr.html 
photo http://www.missa.org/Etzelsbach_pieta.jpg

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