Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lc 14,1.7-14 Jusqu’au bout, j’attends de lui, de recevoir place…22e dimanche du temps ordinaire, année C

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 31 Août 2019, 19:01pm

Catégories : #2013 Evangile piste de réflexion

Luc 14, 1a.7-14 Un jour de sabbat, Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas. Remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole : « Quand tu es invité à des noces, ne va pas te mettre à la première place, car on peut avoir invité quelqu'un de plus important que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendrait te dire : 'Cède-lui ta place', et tu irais, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t'a invité, il te dira : 'Mon ami, avance plus haut', et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui sont à table avec toi. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

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Jésus disait aussi à celui qui l'avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi t'inviteraient en retour, et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu'ils n'ont rien à te rendre : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

« Quand tu es invité » Laissons retentir, en nous, ce beau mot d’« invité ». Être invité… Notre identité est mise en mouvement, nous le sentons bien. Un espoir nous saisit. Je ne vis plus de la même manière, mon temps se polarise par rapport à une personne, un moment collectif. Je suis concerné, honoré. Je suis mis en mouvement de par la volonté d’un autre, j’existe parce que je suis reconnu par lui et vers lui je vais. Je chercher à m’ouvrir à lui. Je me rends disponible, je me prépare, je me mobilise, non par rapport à moi mais par rapport à lui… je n’oublie pas, en tout ce que je fais comme préparation, que je suis invité par l’autre, par lui…

« Ne va pas te mettre » Je m’avance, je me rapproche du lieu de la rencontre, je ne tombe pas sous l’attrait d’une position par rapport aux autres qui eux aussi sont invités, je me maintiens toujours dans cette attitude de disponibilité, je l’attends, mon cœur est pour lui, je demeure fidèle, je me fie à sa parole d’invitation, je ne laisse pas tomber cette partie de moi-même qui a été mise en mouvement par son appel, je demeure disponible à la rencontre, je ne prévois pas ma place à partir de ce qui s’offre à moi maintenant, je ne me mets pas à percevoir le monde, seulement à partir de moi, aussi comme il faut que je prenne place, je prends seulement la dernière place, c’est-à-dire aucune, c’est-à-dire celle de l’attente… Je vis encore et encore dans l’attente. Je ne m’effraie pas de cette attente qui dure… Je me souviens de son invitation.

« Qui s'abaisse sera élevé » Et voilà qu’il arrive, il salue tous et chacun, il vient à moi, il me salue aussi, il me donne une place, la place qu’il m’a réservée, avec les autres, je suis avec lui, je suis avec les autres, je découvre qu’eux aussi ont fait de même, comme moi ils ont attendu, et reçoivent de lui leur place, je découvre que ma plongée dans l’attente, dans la mise à l’épreuve de la confiance, a donné un fruit, je suis libre, disponible, je n’ai pas à me déjuger, je suis avec lui depuis toujours, j’entre encore plus en relation avec lui… Le bonheur est là… je suis pleinement à ma juste place, un parmi les autres, avec Lui...

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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