Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mc 10, 46b-52 Rabbouni, que je retrouve la vue

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 21 Octobre 2021, 20:55pm

Catégories : #2015 Evangile piste de reflexion

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,46b-52. 

En ce temps là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. 

Quand il entendait que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! »

 Beaucoup de gens le rabrouaient  pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrête et dit : « Appelez-le. »

On appelle donc l'aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t'appelle. » 

L'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. 

Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? - Rabbouni, que je voie. »  Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt l'homme se mit à voir,  et il suivait Jésus sur la route.

 

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Chaque scène évangélique est porteuse d’un sens en elle-même, mais incluse dans le récit de l’évangile, elle intègre tout ce qui a été déjà vécu auparavant entre Jésus, les disciples, les opposants, la foule... Nous les considérons sous cet angle...
Aujourd’hui, il y a Jésus qui marche, traverse Jéricho [notons tous les verbes de mouvement dans le texte, tout est avancée], ses disciples qui suivent, une foule, un mendiant aveugle assis au bord de la route. Il se retrouvera lui aussi, à la fin, à suivre Jésus sur la route... Il n’y a pas d’opposants, juste la foule, peut-être, qui retient mollement les individualités d’émerger...
Cette scène fait partie des multiples scènes de guérison. Il y a la demande faite par la personne, la première réponse de Jésus qui révèle son attitude de fond : « que veux-tu que je fasse pour toi ? », la demande reformulée qui s’adresse ainsi encore plus directement à Lui et la réponse en retour de Jésus : « va, ta foi t’a sauvé ».
Elle en diffère toutefois par certains aspects... l’aveugle mendiant a un nom, il est situé. C’est Bartimée, fils de Timée. Ce mendiant appelle Jésus d’un titre sans équivoque « fils de David », reconnaissant le caractère messianique à ce Jésus de Nazareth, selon le dire du récit. Les protagonistes, ceux qui acceptent de surgir, de se détacher de la foule, c’est-à-dire Jésus qui s’arrête et Bartimée qui bondit, ils se situent l’un par rapport à l’autre en présence des autres comme jamais. Il y a une vraie reconnaissance entre eux, signe que quelque chose a progressé, cheminé tout au long de l’Evangile, rendant capable un inconnu de pouvoir se situer rapidement en vérité en face de Jésus. Jésus, d’ailleurs, ne lui refuse pas de le suivre, alors qu’il a bien souvent demandé à beaucoup d’autres auparavant de ne pas le suivre. La suite de Bartimée est vraie, il connait celui qu’il suit...
Nous aussi, comme lecteurs, nous sommes appelés à faire de même... De plus en plus, le lecteur croyant est invité muettement par la page évangélique à prendre la place des acteurs, de nouveaux disciples potentiels apparaissent au fil du chemin... depuis l’homme riche surgissant de nulle part et qui a refusé de suivre malgré le regard d’amour de Jésus à ce mendiant aveugle qui bondit vers Jésus, reconnaît sa cécité, demande à en être libéré et suit, en passant par le croyant dans sa communauté appelé à se distinguer en se mettant au service de tous pour suivre son Seigneur... Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous. Le chemin de conversion s’ouvre largement à chacun de nous...  A qui le veut.
Dire qui je suis, dire qui il est. Je puis aller à Jésus, qui se donne à connaître, à aimer, à suivre avec mon fardeau, ma cécité, le lui dire et recevoir de la relation avec Lui, la foi nouvelle qui me redonne vie et capacité à Le suivre. Je puis aussi me réjouir que la relation s’intensifie de cette manière entre Jésus et un autre disciple...

Jean Luc Fabre, compagnon jésuite 

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