Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Isaïe 43, 18b Ne songez plus aux choses passées

Publié par Jardinier de Dieu sur 19 Février 2018, 11:33am

Catégories : #Notes de vécu

Ne songez plus aux choses passées,
Voici que va se faire du nouveau
Qui apparaît déjà. Ne le voyez-vous pas ? ”
Livre d’Isaïe, XLIII, 18 et 19. (1e lecture de la messe du 7e dimanche du temps ordinaire)

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Quelques nuages aujourd'hui, mais il a tout de même fait très doux pour la saison, et quel plaisir de voir le soleil nous donner tant de belles couleurs... Voilà, je l'ai immortalisé pour vous le faire partager...
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La  solitude de la femme divorcée c’est le vide  absolu, et le vers : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » prend alors tout son sens.
Bien que très  réfléchi et mûri, mon divorce m’a plongée dans un monde imprévu. Arrivée à mon nouveau logement avec mes enfants, je me suis retrouvée désemparée et terriblement seule, alors que mes enfants, déjà grands, multipliaient des gestes pleins d’attention à mon égard : proposition de jeux de société que j’aime tant, sortie nature que j’affectionne. J’étais effondrée avec un fort sentiment d’échec et surtout de honte : on peut plaindre une veuve, une personne qui perd son travail, mais une divorcée … Ne l’avais-je pas voulu mon divorce ? comme cela m’a été dit par un proche. Sortir devenait un calvaire car je rencontrerais sûrement une connaissance ; je voulais devenir invisible ; il fallait que je cache ma nullité qui n’avait pas su protéger mon couple.

Avec le recul, je reconnais que j’ai créé moi-même ma solitude, à force de repli sur moi, de refus de sortir, de voir la famille et les amis. Je n’assurais que le minimum : travail, repas et linge. C’est vrai que je n’étais pas très fun, je n’avais qu’un sujet de conversation : ma séparation, c’était toute ma vie. Apprendre désormais à tout faire seule, assumer les décisions seule, partir en vacances seule, passer Noël seule, fêter les anniversaires seule. Et pourtant des amis me proposaient de partir avec eux, la famille m’invitait toujours à Noël, mais j’étais seule dans ma tête, je n’étais pas encore habituée à me présenter seule devant tous, j’avais l’impression d’être nue, je restais dans un schéma immuable mari/femme.

Ce n’est que petit à petit que j’ai commencé à comprendre que j’étais un individu à part entière avec des qualités capables d’intéresser mon entourage et que ma vie ne se réduisait pas à mon divorce.

Et à partir de ce constat, j’ai recommencé à prendre goût à la vie. De ma terrasse, j’ai enfin vu le soleil qui se couchait tous les soirs derrière un grand cèdre, toujours le même et jamais pareil. J’ai fini par attendre avec impatience le soir, de même que le champ matinal des oiseaux me mettait de bonne humeur pour la journée. Et la nature ainsi m’a aidée à revenir vers les autres, ils n’étaient plus des ennemis mais des alliés, et j’ai pu casser le cercle infernal de la solitude.

Je me souviens d’une personne que je ne connaissais pas mais qui m’a écoutée, longtemps, sans rien dire, sans me juger. J’ai eu l’impression d’exister…

D’une solitude profonde, négative et subie, je suis arrivée à une solitude assumée et positive. J’ai suffisamment de connaissances pour la rompre si je veux, mais j’aime aussi être seule pour réfléchir à mes projets, à ce que je veux être. La solitude c’est aussi du temps pour soi, un temps qui vous appartient.

Bernadette de Montauban
Renaissance
Mouvement chrétien de femmes en rupture de couple

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