Vous êtes le sel de la terre ;
mais si le sel a perdu sa saveur,
avec quoi sera-t-il salé ?
Il n’est plus bon à rien
qu’à être jeté dehors
et à être foulé aux pieds par les hommes
Matthieu 4,13
(Mt 5,13-16 ; Mc 9, 50 ; Lc 14, 34-35)
... C’est pourquoi, dans les trois évangiles synoptiques, Jésus compare les disciples « au sel de la terre », ce sont eux qui donnent à la vie la saveur, eux qui ont choisi la vérité. Mais « si le sel vient à s’affadir, avec quoi le salera-t-on ? ». Si vous perdez votre élan vers la vérité, qui redonnera intensité au monde, car « vous êtes la lumière du monde », leur dit-il. « Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau […]. Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes. »
Si vous êtes l’espoir de l’humanité, précise-t-il à ses disciples, assumez cet espoir, ne le cachez pas, n’en ayez pas honte, osez le proclamer. Si vous, vous l’oubliez, vous le laissez s’endormir, qui portera l’espoir de l’humanité ?
Marc insiste : « Ayez du sel en vous-même », trouvez en vous ce qui donne à la vie sa saveur, l’émotion véridique qui est créatrice du caractère. La conséquence en sera la proposition exprimée par la fin du verset : « Et vivez en paix les uns avec les autres »
Car c’est le manque de « saveur », d’intensité de l’élan, qui conduit les hommes à rechercher la possession des biens matériels. Recherchant cette possession de façon obsessive, ils se disputent, s’arrachent les richesses, se haïssent à cause d’elles, s’infériorisent ou au contraire se croient supérieurs parce qu’ils possèdent la fortune. Si au contraire, vous avez du « sel » en vous-même, et tout ce que donne le « sel » : la joie, l’amour, la générosité, vous vivrez en paix les uns avec les autres. …
Jeannine SOLOTAREFF, 2008.
Psychologie et symbolisme religieux - La méthode introspective de Paul Diel.
Ellébore, Paris, p. 71.