Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mc 12,38-44 L'obole de la veuve

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 3 Novembre 2009, 13:38pm

Catégories : #Evangiles dim 2009-piste de réflexion

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 12,38-44.

Merci à l'auteur de cette image
Dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d'honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. »
Jésus s'était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l'argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s'avança et déposa deux piécettes.
Jésus s'adressa à ses disciples : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde.  Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


A ce moment de l’avancée du récit évangélique, les disciples, ceux mis en scène dans le récit évangélique mais aussi les lecteurs qui ont déjà beaucoup lu, médité, se sont mis en route : ils suivent Jésus depuis longtemps déjà. Aussi Jésus, dans son enseignement, sous le couvert de parler des attitudes des scribes ainsi que de celles de la pauvre veuve s’adresse en fait aux disciples et cherche à les aider à trouver la bonne attitude dans sa suite, de la même façon, le rédacteur appelle le lecteur disciple à une démarche renouvelée de conversion.

Jésus s’adresse à celui qui s’est mis en chemin, qui a trouvé une consistance dans cette nouvelle vie, il en est le « scribe », celui qui sait, celui qui peut la théoriser, en rendre compte, la maîtriser, la faire valoir, s’imposer aux autres... Jésus le met ainsi en garde « méfiez-vous ». Le risque qui se présente à ce disciple, établi dans la suite, est de s’approprier cette nouvelle place sociale, en capter les choses [honneurs, biens...] à son profit, de s’enfermer à nouveau en cette nouvelle vie.

Le portrait de la veuve met en avant une autre attitude... prendre de son indigence... tout donner, tout ce que nous avons pour vivre, pour recevoir d’un autre qui nous donnera en retour...  Ignace de Loyola en parlant de la pauvreté à ceux qui, à sa suite, voulaient devenir « compagnons de Jésus » disait qu’il fallait chercher à aimer la pauvreté comme une mère... La pauvreté nous libère de nous-mêmes, du souci de notre position, nous sommes, par elle, conduits à l’ouverture, elle nous donne de pouvoir recevoir notre vie... notre seul bien véritable.

Nous ne vivons, en fait, que de l’ouverture, l’ouverture véritable, celle qui s’impose à nous...  Peut-être, nous faut-il reconnaître et accueillir là où nous sommes pauvres en nos vies, où cela manque en nous... et, comme la veuve, donner les deux piécettes de notre manque. N’avons-nous pas entendu dimanche dernier cette béatitude « Heureux les pauvres, le Royaume des Cieux est à eux... ». Revenir à ce que Pierre avait pu dire il y a quelques temps « et voilà que nous avons tout laissé pour te suivre »... Demeurer dans cette attitude pour écouter vraiment le Seigneur, vivre de cette écoute, de Lui. « Prends Seigneur et reçois... donne-moi de T’aimer»[i].

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite


[i] Prière dite du Suscipe


[i] Prière dite du Suscipe

 

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